L’innovation est cruciale pour la croissance économique d’une région et repose sur les connaissances que les entreprises échangent avec d’autres acteurs. Le cahier de l'IBSA n°8 a mené une étude sur ces flux de connaissances en Région de Bruxelles-Capitale afin de mieux cerner la gestion de l'innovation par les entreprises.
Le Plan Régional pour l’Innovation (PRI) 2016-2020 en Région de Bruxelles-Capitale renouvelle l’intention de consacrer 3 % du produit intérieur brut (PIB) de la Région aux dépenses de recherche et développement (R&D). Le PRI vise à soutenir et développer l'écosystème de l'innovation en vue de définir la Région de Bruxelles-Capitale comme une capitale de l'innovation.
Pour accompagner cette démarche, l'Institut bruxellois de Statistique et d'Analyse (IBSA) apporte dans son Cahier n°8 un éclairage sur les flux de connaissances au sein des entreprises bruxelloises réalisant des innovations technologiques c’est-à-dire les flux relatifs :
- à l’ouverture dans la stratégie d’innovation ;
- à l’utilisation d’un large éventail de sources d’information pour l’innovation ;
- au type et à la localisation géographique des partenaires de coopération en matière d’innovation.
L'étude s'est basée sur une population cible se composant d'entreprises privées, employant 10 salariés et plus, actives dans l'industrie manufacturière et le secteur des services aux entreprises. La différence pertinente entre ces deux secteurs réside dans la nature des activités qu'elles proposent: le premier implique des activités plus intensives en connaissances que le second.
Enfin cette étude a comparé ces entreprises sur base de leur situation géographique. Vu que cette étude met l'accent sur "Bruxelles", elle compare donc:
- la Région de Bruxelles-Capitale et les deux autres régions;
- l'agglomération bruxelloise, constituée de la Région de Bruxelles-Capitale et de son hinterland, et l'ensemble des quatres autres grandes agglomérations de Belgique (Anvers, Gand, Charleroi et Liège).
- la Région de Bruxelles-Capitale et l'hinterland bruxellois
Voici les principaux résultats dégagés par l'étude:
Note au lecteur: les résultats de cette étude reposent sur des données pour la période 2010-2012, il n’est pas exclu que les évolutions plus récentes en matière d’innovation puissent conduire à des résultats différents.
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La région de Bruxelles-Capitale est un lieu attractif pour les entreprises innovantes de grande taille, et notamment celles appartenant au secteur à forte intensité d'information (l'édition, la production de films cinématographiques, télévision, radio,...). Cela simplifie la question des infrastructures spécifiques nécessitées par ce type d’entreprises étant donné qu’elles s’intègrent facilement dans le tissu urbain. La présence d’entreprises du secteur à forte intensité d’information est également compatible avec l’utilisation des TIC comme l’une des priorités du Plan Régional pour l’Innovation.
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Les entreprises innovantes du système d’innovation bruxellois — et en particulier les ME — recourent souvent dans leur stratégie d’innovation à l’acquisition des idées développées par des tiers (pour les adapter éventuellement). Cette ouverture relative dans la stratégie d’innovation en comparaison avec les autres régions (autres grandes agglomérations) peut révéler la présence d’une plus grande capacité d’absorption, permettant à l’entreprise de mieux assimiler les connaissances externes et de les intégrer efficacement aux connaissances présentes en interne
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En dépit d’une présence importante en Région de Bruxelles-Capitale de centres de connaissances comme les universités et les instituts de recherche (semi-) eau, ces centres sont d’une efficacité plutôt faible lorsqu’il s’agit d’apporter des idées pour l’innovation.
Cette faiblesse est également perceptible lorsque ces centres de connaissances publics sont considérés comme partenaires de coopération pour transposer efficacement les idées d’une entreprise en innovations. Cela indique une inadéquation entre l’offre publique de connaissances et la demande émanant des entreprises innovantes. De plus, il souligne la force des connaissances présentes en interne et la capacité des entreprises innovantes. - Les entreprises innovantes technologiquement en Région de Bruxelles-Capitale utilisent moins souvent les sources d’innovation liées aux clusters temporaires, tels que les lieux de rencontre occasionels lors de conférences et de rencontres avec les organisations professionnelles. Cela ne correspond pas entièrement au positionnement de la Région de Bruxelles-Capitale en tant que carrefour d’échanges de connaissances au niveau régional, national et international.
- En comparaison avec les entreprises des autres régions de Belgique, les entreprises de la Région de Bruxelles-Capitale ne montrent pas un niveau d’implication significativement plus important dans les accords de coopération internationaux en matière d’innovation. Sur la base du profil international de la Région de Bruxelles-Capitale, on pouvait s’attendre à un caractère international plus marqué dans les échanges de connaissances. Une explication peut résider dans le fait que le profil international repose principalement sur les services administratifs qui accompagnent l’établissement des organisations internationales.
Pour en découvrir davantage sur l’innovation en Région bruxelloise, les implications et les recommandations politiques de l'IBSA, consultez leur Cahier n°8: sur leur site « Flux de connaissances au sein des entreprises innovantes : le système d’innovation bruxellois ».